Catalogue des oeuvres de Max Pinchard

Golfes D'Ombre VII, VIII, IX

pour piano seul

Effectif : piano

Durée : 23 minutes

Composition : A Grand-Couronne en juillet 1980.

Auditions :

Commentaire : Les Golfes d'ombre font partie d'un recueil de 9 pièces concertantes dédiées au piano seul ou à deux pianos. En 1971, dans La Revue musicale n° 316, 317, ils furent salués par la pianiste Lucette Descaves (La musique pour piano) comme étant des pièces d’une « exceptionnelle poésie ». : En effet, dans le catalogue des œuvres de Max Pinchard, les Golfes d'ombre tiennent une place privilégiée. C’est une sorte de carnet de bord où sont réunies des pages expérience, des pages aveu, des œuvres développées ou non. C’est un hommage adressé au piano, à la virtuosité. La référence à Rimbaud (Voyelles) est tout un programme. Ici, a pu écrire le musicologue Christian Goubault : « Le tragique prend le pas sur toute autre préoccupation. En relisant Rimbaud, Max Pinchard a trouvé les « nuits sans fond » et les « aubes navrantes ». Il renaît en poète meurtri…son cheminement l’a conduit à travers les ronces… ». C’est en créant et en enregistrant les Golfes d’ombre 1, IV, V, VI, que la pianiste Mireille Saunal a suscité par son amitié et sa ferveur la composition des autres pièces. Le compositeur cherche moins à ouvrir des chemins nouveaux qu'à dire vigoureusement ce qui lui tient le plus à cœur. Dans ce carnet de bord se côtoient des pages développées, véhémentes et des instants plus concentrés et dépouillés. Ainsi les Golfes d'ombre III et IV pour deux pianos constituent des exemples significatifs qui éclairent la démarche du compositeur; celui-ci assume jusqu'au bout la discontinuité d'éléments harmoniques et thématiques opposés et choisis comme tels. Dès lors, les ruptures se rythment par fortes oppositions mais elles ne sont pas synonymes de cassure, même si elles traduisent les difficultés qui assaillent l'homme dans sa fragile intériorité et son devenir trop souvent incertain. Les Golfes d’ombre VII, VIII, IX, pour piano seul, ont été composés d’un seul jet à Grand Couronne en juillet 1980. Ils ont été créés en mars 1981, par Noël Lee, au Musée Guimet. Le Golfe d’ombre VII débute sur une invitation à la méditation. Puis, sans rigueur, s’enchaîne un motif nouveau sinueux qui aboutit peu à peu sur un choral qui s’éclaire dans la partie aiguë de l’instrument. Le second dessin revient au premier plan avec un peu plus de fantaisie. Peu à peu, dans les derniers instants, on retrouve le choral qui suscite des enroulements sensibilisant l’élan du discours. Le Golfe d’ombre VIII est une manière de mouvement perpétuel dans lequel s’entrechoquent des contours incisifs de la proposition rythmique initiale. Dans la partie centrale, les notes répétées, les vives ponctuations se heurtent nerveusement sans se briser sous le choc de plusieurs accords véhéments. Le Golfe d’ombre IX est un travail des intervalles dissonants qui, peu à peu, s’éteignent comme la rumeur mystérieuse d’un monde irréel.



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