Catalogue des oeuvres de Max Pinchard

Tombeau De Federico Garcia Lorca

oratorio radiophonique, sur un texte de Jean Rousselot.

Effectif : récitant, ensemble vocal, flûte, clarinette, trompette, cello, percussions et piano

Durée : 25 minutes

Composition : Au Havre, 29 mai-juin 1960 commande de l'O.R.T.F

Edition : Les Editions françaises de Musique, 1960.

Creation : O.R.T.F. avec Germaine Montero, chorale : Le Madrigal, Ensemble instrumental, dir. Louis de Froment (5 février 1961).

Auditions :

Commentaire : Le poème de Jean Rousselot est extrait du recueil "Odes à quelques-uns" (cf. Jean Rousselot, par André Marissel. (Collection, Poètes d'Aujourd'hui, édition. Seghers). L'œuvre a été enregistrée en juillet 1960, à la salle Gaveau, avec Germaine Montero, récitante, la chorale Le Madrigal, l'orchestre sous la direction de Louis de Froment. . L'auteur évoque, de façon symbolique et poétique, les circonstances tragiques de la mort de Lorca. Reprenant, en hommage au poète espagnol, des rythmes et un climat qui lui sont propres, Jean Rousselot unit le destin du poète à celui du peuple d'Espagne, celui des humbles et des pauvres face à la force brutale et à la haine. La partition musicale (commande de la Radiodiffusion française, suscitée par Henri Dutilleux) est écrite pour un groupe d'instruments : flûte, clarinette, trompette, violoncelle, piano, percussions et un ensemble vocal. La musique est étroitement liée à la construction poétique et évolue autour des Cinq grandes parties précédées par un Prélude qui crée une ambiance nocturne d'attente. Les voix du chœur répondent au récitant et répètent sans arrêt, sur des modes différents: " Les taureaux meuglaient dans Grenade …" L'intensité dramatique grandit, éclate par instants, pour aboutir à une sorte de marche, rythmée par les instruments à percussions : c'est la montée inéluctable vers le sacrifice et la mort. Dans la dernière partie, les instruments s'effacent devant les voix qui chantent avec une grande émotion la beauté du message humain et poétique de Lorca .La flûte, amplifiant un mélisme présent depuis le début, libère la musique du poids du drame et conclut la partition dans la lumière retrouvée. Comme l'a écrit Hélène Jourdan Morhange, au lendemain de la création à la radio. "… Max Pinchard n'a cherché qu'à souligner la pensée profonde et la douleur du poète. Le début, mystérieux, est encore calme, enveloppé de guirlandes de piano tandis qu'un solo de violoncelle s'élève pour magnifier : " Une lune entière est entrée dans ta chambre." Le chœur est toujours la répétition du poème, il en accentue la signification par sa couleur sonore. Les répliques sont courtes, essentielles, comme des images colorées à l'appui du texte. Le crescendo tragique du sujet suscite le crescendo musical avec des effets de trompette bouchée et de bois soutenue par le piano. La flûte ramène l'irréel, un joli effet musical. Les chœurs sont simples et dépouillés Les choristes atteignent à l'ampleur de la récitante, Germaine Montero, et soulignent sa grandeur quand elle gémit : "Car tu es mort de face, Fédérico…".



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