Décès de Jean-Jacques Werner

C'est avec une très grande tristesse que nous avons appris le décès de J.J. Werner, compositeur, chef d'orchestre, directeur de conservatoire. Il vernait de terminer sa dernière oeuvre, l'opéra : Luther ou le mendiant de la grâce. Cette oeuvre, écrite sur un livret de Gabriel Schoettel, lui avait été commandée par l'UEPAL  pour célébrer  le jubilé de la Réforme. Elle a été représentée  à Barr, le 14 octobre dernier, à  Wissembourg, puis à Strasbourg.

Sa disparition subite nous fait perdre  un homme d'une grande générosité,  un ami fidèle. Max Pinchard lui devait la création de plusieurs de ses partitions, (l'Autre versant du Jour), à Fresnes en 1976). J.J. Werner a  dirigé un grand nombre de ses pages d'orchestre, soit à la tête de l'Orchestre de Radio France, de l'Orchestre symphonique de Fresnes, 1979 et 1981, de Radio Nice,1972, de Radio Lille, 1971, de l'Orchestre de Fontainebleau, 1971 et 1975, de l'Orchestre Léon Barzin 1997 etc...

C'est l'histoire d'une grande amitié qui  était née auprès de Georges Migot, dès les années 1956-57, et qui n'a jamais été interrompue. 

Si Jean-Jacques Werner avait subi d'autres influences que Max Pinchard lors de sa formation musicale et se sentait moins proche de l'univers expressément lyrique de Georges Migot, les deux amis partageaient la même spiritualité auprès de leur maître commun : ils analysaient d'un même regard l'évolution des pratiques musicales, ils cherchaient ensemble à s'inscrire dans le courant de la musique après Debussy et ils partageaient le même culte pour un christianisme généreux et ouvert. En succombant lors des premières exécutions de son opéra Luther, ou le mendiant de la grâce,  Jean-Jacques Werner confirme par ce témoignage ultime l'idée de toute une vie, celle d'un art consubstantiel à la conviction religieuse, conception que l'on retrouve chez Max Pinchard dans Sainte Unité de trois ou dans les Hymnes à la Vierge

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